29,30,31.05 - La mer

Voilà déjà près de 72h depuis la dernière fois que je vous ai écrit : j'ai été malade de la tête, du ventre et du cœur - pour des raisons qui somme toute n'avaient que peu de rapport avec mon exil si ce n'est peut-être une consommation abusive de caféine et de lactose. Me revoilà.
Jeudi et vendredi ont donc été mes deux premiers jours de travail effectif, avec ménage le matin, un peu de porte (effectivement le pire poste), un peu de jardin (au soleil le meilleur poste), et pour l'instant 4 visites, selon moi toutes plaisantes et réussies. La difficulté du travail est finalement purement physique avec 57 marches à monter puis redescendre en 1h de parole continue, et ainsi de suite, parfois sans pause entre deux sessions et toujours sans bouteille d'eau. Mais je crois que c'est un super taf.
J'ai eu le temps de finir Andor, très bien à l'exception du dernier épisode à mon humble avis, et de recommencer enfin à gagner à TFT. Je regarderai sans doute Rogue One ce soir, devant lequel je m'étais endormie en 2018. Vous saviez que Diego Luna avait 45 ans ? Je n'aurais jamais cru. Je dors toujours trop tôt et me réveille toujours aux aurores. J'ai jeté mon hectolitre de riz dégueulasse.
Aujourd'hui samedi était mon jour de congé (cette semaine uniquement, pour compenser ma présence lundi dernier - mon jour de congé définitif), et j'ai suivi les conseils de ma logeuse pour mon activité du jour : le Renoir Walk (sur les pas du peintre du même nom) et le Jerbourg Walk, pour un total d'environ 4h de randonnée. Je pense revenir en France très fit. Dès que l'on s'éloigne des architectures à l'anglaise, Guernesey est comme la Corse, les mêmes terrains, les mêmes arbres, les même plantes, beaucoup des mêmes insectes. Manque l'odeur de thym, aujourd'hui mon chemin sentait l'ail des ours mais j'attends d'en faire d'autres pour conclure sur cet aspect.
J'ai aussi voulu visiter le Sausmarez Manor mais en suis revenue honteuse et reporterai ma découverte à mon prochain jour off : arrivée trop tôt, une dame m'a dit de revenir lui faire signe à l'heure du départ pour qu'elle prévienne le guide de m'accorder la gratuité (vraisemblablement car je suis guide moi-même)... j'ai visité le jardin... et ne l'ai jamais retrouvée, et suis revenue trop tard pour suivre le groupe déjà parti, et ne l'ai définitivement pas retrouvée... et suis partie avec ma honte pour la journée. Parfois on pense être devenu un membre fonctionnel de la société, puis notre réalité nous rattrape. La rando a le mérite d'avoir permis de penser à autre chose, peut-être vanterais-je même bientôt les mérites du sport. Mais en attendant, ayant regagné mon lit d'où je vous parle, j'y repense.
J'ai pris le bus pour rentrer (les arrêts de bus sont par ailleurs très étrangement conçus ici, il est écrit "BUS" par terre sans mention de la ligne, du nom de l'arrêt ou des horaires. L'île n'est d'ailleurs pas aimable avec les piétons non plus en ville, il n'y a généralement qu'un côté de trottoir et je ne me l'explique toujours pas). Dans le bus, j'ai continué et quasiment terminé ma lecture de l'année de La pensée magique, et beaucoup pensé à mon amie Marie-Louise, ce qui est sans doute plutôt logique comme cheminement.
Puis de retour dans mes appartements où j'ai profité d'un élan d'envie pour vous écrire et ne pas risquer de ne plus jamais le faire, j'ai d'ailleurs aussi acheté 12 jolies cartes postales locales que certains d'entre vous recevront certainement dans le courant de l'été.
Je pense aller m'inscrire à la bibliothèque municipale dans le courant de l'après-midi, et espère avoir fini la rédaction de mon atelier jeune public sur les cinq sans dans les arts avant demain, journée entièrement consacrée à La Porte.